Tu verras – Résumé
Mon père me criait de remonter mon jean au-dessus de mes fesses, de cesser d’écouter des chansons vulgaires sur mon iPod, de rapprocher mes coudes à table et de ne pas faire la tête chaque fois qu’il voulait m’emmener au musée.
Il ajoutait toujours :
« Plus tard, tu comprendras que c’est pour ton bien que je te disais ça, tu verras ».
Auteur – Nicolas Fargues.
Taille du livre – 192 pages.
Note – ★★★☆☆
Tu verras – Critique
Je m’attendais donc à un livre sur un enfant qui n’évolue pas comme ses parents l’avaient imaginé – un délinquant, un être ordinaire ou un jeune brillant, peu importe – le tout servi avec une réflexion sur la parentalité.
En réalité, Tu verras de Nicolas Fargues est un livre qui met l’accent sur la thématique du deuil. Le héros est un père de famille dont on apprend très vite qu’il a perdu son fils unique de 12 ans, Clément.
Clément est mort, de ces morts que l’on appelle « stupides » parce qu’elles semblent si faciles à éviter. Alors le père, noyé dans sa douleur, se prend à penser à cette époque où il avait encore tant de choses à reprocher au pré-ado : sa désinvolture, son goût nouveau pour le rap et toutes ces choses qu’en tant qu’adulte, il avait du mal à comprendre.
S’ensuit une quête pour essayer de renouer, a posteriori, avec cet enfant qu’il avait le sentiment d’avoir un peu perdu. Cette quête renvoie sans cesse le père de Clément à sa propre histoire et à sa propre identité.
Autant prévenir le lecteur : Tu verras de Nicolas Fargues installe chez celui qui le parcourt un sentiment de tristesse infinie et peut, à ce titre, laisser un arrière-goût désagréable bien que l’écriture soit belle. Le sujet n’est pas joyeux, c’est un fait… mais ce qui m’a surtout dérangée, c’est le fait qu’il n’y ait pas de réelle intrigue.
Quelques événements ici et là, une pseudo-histoire avec une femme, un voyage initiatique à la va-vite, une vision stéréotypée des banlieues (dealers et racailles, bonjour !)… mais rien de plus. Il ne se passe rien d’autre qu’un deuil qui se traîne et s’étale, s’insinuant dans les moindres recoins. Si l’on est prêt à accepter cet univers pesant, le livre séduira. Dans le cas contraire, il laissera le moral en berne.
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Merci pour la découverte de cet auteur.