Un coeur en hiver – Résumé
Stéphane, luthier de talent, travaille dans l’atelier de Maxime depuis des années. Leur réputation fait venir à eux les plus grands violonistes de la planète et les deux hommes sont épanouis dans cette collaboration professionnelle où ils se complètent mutuellement.
Jusqu’au jour où Camille, jeune violoniste de talent, pousse la porte de la lutherie pour faire réparer son instrument. Elle débute rapidement une relation avec Maxime, troublée par un lien étrange qui s’installe avec Stéphane… Mais celui-ci affiche une maîtrise de ses émotions aussi imparfaite que son don pour la lutherie est grand.
Réalisateur – Claude Sautet.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★★☆
Un cœur en hiver – Critique
Au centre de l’intrigue, un atelier de lutherie où Maxime (André Dussollier), le patron, et son employé de longue date, Stéphane (Daniel Auteuil), mènent une collaboration professionnelle fraternelle et épanouissante. Les deux hommes semblent aptes à se compléter à la perfection : Maxime est à l’aise en société, jouissant d’un talent naturel pour nouer et conserver des relations ; Stéphane est au firmament de lui-même quand il prend soin des instruments dans la solitude de son atelier.
Le reste du temps, l’homme est taciturne, peut sembler froid voire désagréable en public, a tendance à dire ce qu’il pense avec peu d’égards pour les émotions de ses interlocuteurs, des émotions qu’il semble maladroit à maîtriser.
La lutherie a acquis une renommée mondiale, qui leur vaut de compter parmi leurs clients les musiciens les plus réputés de la planète. Un jour, une jeune violoniste, Camille (Emmanuelle Béart) pousse la porte de l’atelier.
Un épisode anodin, qui va pourtant troubler profondément chacun des protagonistes : Maxime et Camille débutent une relation, tandis que la jeune femme se prend d’une certaine curiosité pour Stéphane… lui-même intrigué par la musicienne.
Mais dans le monde de Stéphane, on ne parle ni d’amitié ni d’amour, on apprécie la musique bien jouée tout en faisant abstraction des sentiments qui animent la violoniste qui lui donne vie.
Alors ce triangle est complexe, reflétant l’infinie profondeur des émotions adultes, si influencées par le vécu et le caractère de chacun. Les silences de Stéphane expriment à eux seuls plus de mots que sa parole ne pourrait jamais en contenir, la sensibilité de Camille vient se fracasser contre lui comme une vague sur un rocher un jour de tempête. Maxime, lui, se laisse brasser en tentant de maintenir son propre navire à flot.
D’une histoire simple, Claude Sautet fait exprimer beaucoup à ses acteurs, qui brillent dans leur interprétation.
Le film trace aussi un certain parallèle avec la vie de Ravel – dont plusieurs œuvres sont interprétées dans l’intrigue, qui est toujours apparu comme un homme de talent mais extrêmement réservé, sans relations amoureuses connues.
Claude Sautet a largement tourné en région parisienne, vous reconnaîtrez ainsi des rues de Paris comme la rue du Cherche-Midi ou encore la rue Beaurepaire. Les décors sont peu diversifiés, ce qui ne fait que renforcer mon admiration à l’égard de ce film.
Un coeur en hiver se déroule dans des lieux banals, l’histoire elle-même pourrait être transposée « dans la vraie vie » sans beaucoup d’ajustements… et pourtant, de cette banalité émerge une émotion unique, marque des grands réalisateurs et des grands acteurs qui portent ces rôles !
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