Les Animaux Fantastiques : les Crimes de Grindelwald : un deuxième opus riche en émotions


Les Crimes de Grindelwald – Résumé

6 mois après avoir été capturé à New York, le puissant sorcier Gellert Grindelwald doit faire l’objet d’un transfert sous haute surveillance… mais le célèbre prisonnier parvient à s’évader, comme il l’avait juré.

Il entend bien reprendre sa croisade pour redonner aux sorciers la place qu’il estime légitime dans le monde… mais c’est sans compter sur un homme, Albus Dumbledore, qui souhaite l’arrêter. Cependant, Dumbledore est uni à Grindelwald par un lien indéfectible qui l’empêche de l’affronter de manière frontale.

L’homme, qui enseigne la Défense contre les Forces du Mal à Poudlard, décide alors de faire appel à son ancien élève, Norbert Dragonneau, celui-là même qui a permis d’arrêter Gellert Grindelwald aux Etats-Unis. Mais Dragonneau se préoccupe bien plus de ses animaux magiques que d’une quelconque guerre de pouvoir. Est-il capable de relever cette mission ?


RéalisateurDavid Yates.
Durée du film minutes.
Note – ★★★★☆

Les Crimes de Grindelwald

Les Crimes de Grindelwald – Critique

Il y a deux ans, je dois reconnaître que j’avais été un peu déçue par le premier opus de la saga Les Animaux Fantastiques, lui reprochant un côté « bestiaire » qui faisait défiler de nombreuses créatures magiques sur une intrigue qui m’avait paru un peu légère.

S’agissant du premier volet d’une série de films qui doit en compter cinq, j’en avais conclu que Les Animaux Fantastiques permettait sans doute de poser le décor et d’introduire les personnages clés de l’intrigue, avant des films un peu plus riches en péripéties.

Les Crimes de Grindelwald ne m’ont pas déçue en matière de péripéties car dès les premières minutes du film, on assiste à l’évasion spectaculaire de Gellert Grindelwald (Johnny Depp).

Johnny Depp sous les traits de Gellert Grindelwald

Nous sommes en 1927, six mois seulement après les événements survenus dans Les Animaux Fantastiques. Le mage noir est détenu aux États-Unis sous haute surveillance et doit être transféré ailleurs. Mais Grindelwald est intelligent et persuasif, il a déjà fallu changer plusieurs fois de geôliers afin de contourner ses tentatives de manipulation.

Pas suffisant, visiblement, pour empêcher l’homme de s’enfuir. En véritable anguille, il échappe à la surveillance de la justice et s’évanouit dans la nature. Destination : Paris.

C’est dans la capitale qu’une large partie de l’action du film se déroule, avec de très beaux plans de Paris plongé dans le passé… Scènes de la vie d’un cirque au début du siècle dernier, où l’on retrouve tout l’imaginaire des « cirques de monstres » où étaient présentés des êtres humains sortant de la norme… et parmi eux, « Nagini » (Claudia Kim), petit trait d’union avec la saga Harry Potter elle-même.

L’intrigue joue avec les décors parisiens qui, sans doute, doivent séduire le public étranger pour qui Paris possède toujours un attrait bien spécifique : la statue qui dissimule l’accès à la communauté magique, les fontaines qui se transforment en ascenseurs, les toits de la capitale, on approfondit un peu plus l’univers magique de l’époque par rapport au premier film de la saga.

Il est néanmoins un peu dommage de tomber dans le cliché : une réceptionniste qui parle anglais avec un accent français marqué, des gens dans la rue qui discutent de « pains au chocolat et de croissants » (qui sont parmi les seuls mots que les étrangers connaissent et considèrent comme « typiquement français »).

Nagini à Paris face à la Tour Eiffel

L’intrigue entremêle deux grandes dimensions.

D’un côté, on est témoin de la fuite de Grindelwald qui souhaite reprendre sa place sur le devant de la scène pour le grand combat de sa vie : permettre aux sorciers de vivre sans se cacher. Il livre d’ailleurs un discours de toute beauté, dans lequel il insiste non pas sur « l’infériorité » des Non-Maj’ mais plutôt sur leur altérité. La traduction ne peut d’ailleurs être à la hauteur de la VO, qui joue sur des allitérations : « They are not disposable, but of a different disposition » (« Ils ne sont pas jetables, mais d’un tempérament différent »).

Le second volet de l’intrigue s’intéresse au personnage de Credence/Croyance (Ezra Miller)… dont l’identité est au cœur du film. Certains prétendent en effet que le jeune homme est le dernier héritier mâle de la lignée Lestrange. Et souvenez-vous, Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) gardait dans sa valise magique un portrait de Leta Lestrange (Zoë Kravitz), avec qui il était allé à l’école.

Croyance (Ezra Miller)

Évidemment, l’homme que l’on attend au tournant pour lutter contre Gellert Grindelwald n’est autre qu’Albus Dumbledore (Jude Law)… mais, on le sait, Dumbledore et Grindelwald ont été plus que des amis. Ils se sont aimés, se sont perdus dans une quête de pouvoir aussi dangereuse qu’effrénée. Un affrontement frontal est inconcevable… alors Albus délègue la mission à Norbert Dragonneau.

Norbert, on le sait depuis le premier film, a le cœur tendre et l’âme honnête… Un héros que l’on ne peut s’empêcher d’apprécier parce qu’il exprime des valeurs très positives : ouverture d’esprit, tolérance, absence de jugement… « Il n’y a pas de créatures bizarres, juste des gens bornés » aime-t-il à répéter.

Ses créatures ne font que lui donner un supplément d’âme et cette fois-ci, les fameux « animaux fantastiques » sont exploités de manière plus intelligente, évitant le « catalogue ».

Jude Law en Albus Dumbledore

Jude Law livre une interprétation à la hauteur de mes attentes : séduisant comme on imagine Dumbledore l’être à cet âge, pourvu d’une assurance indéniable mais néanmoins différent du vieil homme qu’il deviendra dans la saga Harry Potter. On retrouve chez lui certains travers de Dumbledore l’Ancien : le fait, par exemple, de confier le sale boulot aux autres au lieu d’en assumer directement la responsabilité (peace Severus !). « On ne change pas », comme dirait Céline Dion !

Le film s’achève sur une révélation fracassante : celle de l’identité (réelle ?) de Credence, qui est aux antipodes de ce que l’on pouvait attendre… et a immédiatement alimenté des théories et des suppositions de la part des fans de la saga Harry Potter ! De quoi nourrir les imaginations jusqu’à la sortie du prochain film…

J’ai retrouvé dans Les Crimes de Grindelwald certains travers que j’avais déjà reprochés au film Les Animaux Fantastiques : un traitement parfois trop prévisible ou trop « cliché » des personnages.

Par exemple, le Non-Maj’ Jacob Kowalski (Dan Fogler) possède un côté spontané et naïf qui le rend attachant… mais cette dimension est poussée jusqu’au comique, au point de lui donner un caractère niais et excessivement fleur bleue.

On a parfois l’impression que certains détails sont ajoutés pour aller dans la surenchère (par exemple, il est non seulement romantique à l’excès mais en plus, il se retrouve sous l’emprise d’un envoûtement qui accroît cet aspect de sa personnalité)… et c’est parfois dommage : le comique est au rendez-vous mais ça se fait au détriment de la crédibilité du personnage.

Comme sur le premier film, j’ai adoré le travail sur la musique, encore une fois orchestrée par James Newton Howard. C’était un plaisir d’admirer des décors comme les superbes falaises de craie blanche des côtes anglaises, le cimetière de Highgate qui a servi à représenter le Père Lachaise…

Il est tout aussi plaisant de retrouver Poudlard, d’explorer Nurmengard et d’approfondir le vécu de certains personnages qui nous apparaissent soudain sous un jour plus riche ou tout simplement différent (Nagini, Nicolas Flamel, McGonagall)…

Poudlard dans Les Crimes de Grindelwald

Après ce second film, j’ai le sentiment d’être rentrée dans l’histoire. Je ne la trouve pas exempte de défauts, loin de là, et elle souffrira hélas toujours de la comparaison avec la saga Harry Potter car le public a un attachement si fort à celle-ci que la critique pardonne peu sur ce qui vient après… Mais j’ai réussi à m’accommoder de ces défauts des Crimes de Grindelwald, en espérant tout de même que les personnages prendront davantage de « corps » au fil du temps, pour sortir des clichés.


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