Le jouet du prédateur, l’histoire du dramatique enlèvement de Sascha Buzmann


Le jouet du prédateur – Résumé

9 janvier 1986. Sascha Buzmann, 9 ans, rentre en bus d’un après-midi roller lorsqu’il est enlevé sur le trajet entre l’arrêt de bus et le domicile de ses parents.

Son prédateur ? Adam Geist, un pédophile qui l’enferme dans une caravane, dans des conditions d’hygiène déplorables, le battant et le violant régulièrement. Un calvaire de 86 jours, qui a pris fin d’une manière inattendue et a agité les médias allemands de l’époque.

En 2012, Sascha Buzmann décide de publier le récit de cet épisode dramatique de son enfance…


Auteur.
Taille du livre217 pages.
Note – ★★★★☆

Le jouet du prédateur, Sascha Buzmann

Le jouet du prédateur – Avis sur le livre

Il est toujours terrible de juger les histoires vraies… et celle de Sascha Buzmann est particulièrement tragique. Enlevé par un pédophile, il a découvert à l’âge de 9 ans la sexualité contrainte et la maltraitance, ce que nul ne devrait jamais connaître.

Nous sommes en Allemagne, en plein cœur de l’hiver. C’est le mois de janvier et Sascha, 9 ans à l’époque – en 1986 – vient de passer l’après-midi à faire du roller avec sa sœur aînée Jenny, 16 ans, et Katrin, l’amie de celle-ci.

Les parents de Sascha, prudents, ont demandé à ce que Katrin prenne le bus du retour avec l’enfant tandis que Jenny a l’autorisation de rentrer plus tard. Elle descendra 5 arrêts avant lui mais au moins, il sera accompagné une bonne partie du trajet et aura juste à faire seul les quelques mètres qui séparent l’arrêt de bus de l’appartement parental.

Hélas, c’est justement sur cette infime portion de trajet que le drame va se jouer.

« Plus tard, on lira dans la presse qu’il neigeait à gros flocons, en ce 9 janvier 1986. Ce qui n’est, pour les adultes, qu’une simple tempête de neige, constitue, pour moi, du haut de mes neuf ans, un spectacle féérique. Des flocons gros comme mon poing tombent du ciel. Ils me recouvrent tout entier ainsi que la rue, les arbres, les maisons et le monde qui m’entoure.

Je viens de descendre du bus. Deux cents mètres à peine séparent l’arrêt du domicile de mes parents. […] Je ne vois pas l’inconnu approcher. Je ne l’entends pas non plus, à cause de la neige qui étouffe le bruit de ses pas ».

Sascha Buzmann est enlevé et conduit jusqu’à une caravane où son ravisseur, le prédateur sexuel et pédophile Adam Geist, va le retenir prisonnier pendant 86 jours. « Je ne supporte pas la saleté », commente Sascha Buzmann, évoquant sa vie d’adulte. « Parce que, autrefois, c’était tellement sale, cet homme était tellement sale, j’étais tellement sale ».

Dans ce livre autobiographique, Sascha Buzmann raconte. Il raconte le calvaire vécu aux côtés de l’homme, qui le violait souvent, l’enfermait dans une caisse en bois lestée de lourdes pierres dès qu’il devait s’absenter pour voler de la nourriture. Mais il raconte aussi l’adulte qu’il est devenu, en quoi ce drame a bouleversé sa vie et déstabilisé son univers.

Sascha Buzmann à l'âge de 9 ans
Sascha Buzmann à l’âge de 9 ans

D’un chapitre à l’autre, on évolue entre passé et présent, ce qui contribue à créer une certaine « coupure émotionnelle » dans l’histoire, très pesante, de son calvaire aux mains d’un pédophile.

Il raconte, avec l’espoir que son histoire sera porteuse d’enseignements pour des parents :

« Malheureusement, nombreux sont les enfants enlevés, et rares sont ceux qui survivent à la séquestration et aux pulsions perverses de leur ravisseur. J’en fais partie. Ai-je le droit de garder le silence plus longtemps ? N’ai-je pas le devoir d’inciter les adultes à plus de vigilance, pour qu’ils apprennent à repérer les individus dangereux ? Pour que les parents apprennent la méfiance à leurs enfants ? »

Ce témoignage souligne à quel point il est délicat de trouver un juste équilibre : il est indispensable d’informer ses enfants des dangers qui guettent, de leur transmettre le célèbre « Ne parle pas aux inconnus, ne suis pas un inconnu qui te propose des bonbons ». Mais il est aussi souhaitable de ne pas trop les « charger » d’inquiétudes adultes, au risque de les étouffer. Le juste milieu existe-t-il ? Difficile à dire…

Ce livre est évidemment bouleversant, comment pourrait-il en être autrement ? Il révèle aussi la force mentale de cet enfant qui, pour survivre, déploie des stratégies relationnelles d’une maturité impressionnante : « Je dois m’adresser à [Adam Geist] comme à un garçon que je ne connais pas et qui veut jouer avec moi. Cela implique de l’observer attentivement, tout comme mes amis et moi épierions le nouveau venu ».

Sasha Buzmann a fini par être libéré d’une manière assez improbable (la police n’avait aucune piste fiable pour le retrouver, tous les passagers du bus ayant donné des témoignages différents). Le pédophile, Adam Geist, qui avait 36 ans au moment des faits, était un marginal qui avait lui-même été victime d’abus et de négligence. Il a écopé d’une peine relativement légère, 7 ans de prison… et a récidivé peu après sa sortie en enlevant un autre enfant. A ma connaissance, il est toujours emprisonné à ce jour.

Sasha Buzmann a décidé de publier ce livre en 2012, une étape sans doute douloureuse car remuer le passé une fois qu’on l’a enterré doit être terriblement déstabilisant. Mais c’est probablement un pas dans la thérapie, que d’être capable de décrire une épreuve aussi traumatique.

Si vous êtes touché par des témoignages comme celui de Natascha Kampusch, ce livre vous intéressera sûrement.


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2 commentaires sur “Le jouet du prédateur, l’histoire du dramatique enlèvement de Sascha Buzmann
  • Meyann

    Bonjour, j’ai découvert son histoire sur YouTube. Tellement triste en vérité. Je lis son témoignage. Certains passages sont dure à lire, car on imagine bien la souffrance qu’il a subit. On se sort jamais indemne. Courage à toutes les personnes qui ont vécu..

    • Marlène

      Oui, c’est terrible. Parfois, je me demande pourquoi on lit ça, en tant que lecteur. Est-ce que c’est un moyen de se dire qu’on pourra mieux prévenir ce genre de situation ? Est-ce que c’est juste une forme de curiosité déplacée sur ce qui existe de « pire » dans la société ?



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