L'adaptation se révèle beaucoup plus libre que la précédente et de nombreux détails ne figurant pas dans le livre ont été ajoutés. Soyons honnêtes :
. En revanche, on perd aussi la simplicité de ce dernier, dévorée ici par une débauche "d'effets hollywoodiens" qui semble parfois un peu excessive.
Le ton est donné dès le début du film avec une séquence où trois petites filles se jettent simultanément par une fenêtre tandis qu'on entrevoit la silhouette de la Dame en Noir.
Cela plonge directement le spectateur dans l'atmosphère dérangeante de l'histoire et il n'en sortira plus jusqu'au générique final. Par comparaison, le film de 1989 jouait beaucoup sur des ruptures : le Arthur Kipps souriant et dynamique des débuts laissait peu à peu la place à un homme désorienté en proie à une panique totale ; le village de Crythin Gifford apparaissait comme accueillant et plein de vie là où la Eel Marsh House conservait son caractère inquiétant.
Dans le film de 2012, Arthur Kipps est dès le début du film présenté comme un homme triste, sur ses gardes, dont la femme est morte en donnant naissance à un fils, si bien que la transformation progressive de sa personnalité à mesure que la peur le gagne paraît moins saisissante que dans le film de 1989. De même, Crythin Gifford est présenté comme un village hostile où les habitants s'écartent sur le passage de Kipps.
Je critiquais le rythme de l'histoire dans le film de 1989... et là, c'est un peu l'inverse. On comprend très vite quelle est l'origine de la malédiction de la Dame en Noir. Le film s'attache donc surtout à en montrer les conséquences, à grand renfort de phénomènes paranormaux.

De ce fait, on mise ici sur le spectaculaire, l'inattendu et l'exagération : les toiles d'araignées ont envahi la demeure de la veuve - Mme Drablow, le jardin est peuplé de ronces et la propriété semble inhabitée depuis des décennies alors que Mme Drablow y vivait encore il y a un mois. Les jouets figurant dans la nurserie d'Eel Marsh House sont tellement lugubres qu'il devrait être interdit d'offrir ça à un mineur. Néanmoins, les décors sont de toute beauté et la photographie est vraiment superbe.
Et Daniel Radcliffe dans tout ça ? Il joue bien mais parle peu. Le rôle me laisse un peu sur ma faim, du coup. Il avait seulement 21 ans au début du tournage et je craignais que ses traits encore juvéniles le rendent peu crédible dans le rôle d'un jeune père de famille. Cependant, il n'en est rien et il offre une interprétation mature et convaincante du personnage de Kipps. Clin d’œil amusant : Adrian Rawlins, qui jouait Kipps dans le film de 1989, a interprété James Potter, père d'Harry Potter (Daniel Radcliffe, alias Kipps en 2012).
En résumé, je vous conseille ce film si vous aimez sursauter régulièrement... mais si vous en avez la curiosité, je vous invite aussi à voir la première adaptation. J'ai vu les deux films dans l'ordre chronologique et je serais curieuse de savoir ce qu'il advient quand on les regarde dans l'ordre inverse !
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