La maison des oubliés – Résumé
Ollie et Caro Harcourt adorent rénover des maisons et cette fois-ci, ils ont mis la barre très haut en décidant de quitter Brighton pour un petit village de campagne et une maison délabrée située sur la colline de Cold Hill.
Ils ont eu le coup de cœur pour le manoir, malgré son état déplorable… et sont conscients que le chantier de rénovation va être long, coûteux et épuisant. Une idée qui ne ravit pas leur fille Jade, adolescente, qui a dû quitter ses amis pour ce lieu isolé !
Mais rapidement, il s’avère que les travaux ne sont pas le défi principal qui les attend dans cette maison. Des signaux aussi clairs qu’inquiétants indiquent la présence d’une entité surnaturelle. Loin d’être bienveillante, elle cherche à les retenir à tout jamais dans la maison…
Auteur – Peter James.
Taille du livre – 352 pages.
Note – ★★★☆☆
La maison des oubliés – Avis sur le livre
Autant dire que l’on est immédiatement plongé dans l’ambiance, d’une manière qui vous laisse sans voix. Johnny O’Hare et sa femme Rowena viennent de faire l’acquisition de ce manoir à rénover et s’apprêtent à y emménager avec leurs deux enfants.
« Cet endroit dégageait quelque chose de très particulier, mais pour le moment, il avait surtout besoin d’être retapé.
Ils avaient acheté cette maison malgré le rapport du géomètre, qui leur promettait l’apocalypse en vingt-sept pages. Les huisseries étaient pourries, le toit devait être remplacé, certains murs étaient chargés d’humidité, et le sous-sol comme une bonne partie de la charpente était infesté de mérule. Rien de rédhibitoire, toutefois, quand l’argent coule à flots, comme c’était le cas pour lui actuellement ».
La petite famille franchit une entrée décrite en ces termes : « Face à une boîte aux lettres rouge se trouvaient deux piliers en pierre surmontés d’effrayantes vouivres et un portail en fer forgé rouillé, déjà ouvert ».
Rowena croit apercevoir une femme qui les regarde depuis une fenêtre… et comme tout être rationnel, son mari lui propose une explication rationnelle. Mais ça, c’était juste avant que la famille entière se fasse massacrer.
Cette entrée en matière radicale (je vous parle ici seulement du court chapitre 1 !) m’a laissée perplexe : clairement, La Maison Des Oubliés de Peter James n’est pas un roman qui recherche une quelconque forme de crédibilité cartésienne, l’histoire relève du paranormal…
J’ai continué à lire… et dans le chapitre suivant, l’histoire semble se répéter : Ollie Harcourt et sa femme Caro viennent de faire l’acquisition de la même demeure, la maison de Cold Hill, et y emménagent avec leur fille Jade. Un emménagement qui débute par cette phrase :
« Face à une boîte aux lettres rouge en partie cachée par une haie mal taillée, se dressaient deux piliers en pierre surmontés d’effrayantes vouivres et un portail en fer forgé rouillé, déjà ouvert ».
Si la phrase vous dit quelque chose, c’est normal : vous l’avez déjà lue au chapitre précédent. Peter James nous fait ainsi comprendre que l’on plonge au sein d’une sorte de schéma qui se répète à chaque nouvel occupant qui se lance dans le projet fou d’acheter cette maison.
Comme si une boucle temporelle se formait alors, aussi courte que malfaisante. Les titres des chapitres nous le rappellent : toute l’histoire se déroule dans une temporalité très courte puisque le chapitre 2 débute un vendredi 4 septembre et que l’essentiel de l’intrigue prend fin le lundi 21 septembre.
Un temps resserré qui se révèle aussi étouffant puisque la maison se fait le théâtre de phénomènes surnaturels qui donnent à chacun l’impression de perdre la tête : des silhouettes apparaissent dans les couloirs, Ollie a l’impression de voir tantôt le passé et tantôt le futur avec la même réalité que s’il s’agissait du présent, il reçoit et envoie à son insu des messages qui bouleversent son quotidien, la maison semble en faire voir de toutes les couleurs à la famille comme si elle cherchait à les chasser… ou à les tuer.
On vit avec eux le sentiment que le piège se referme peu à peu, on se demande à chaque page s’ils vont percer le mystère de cette malédiction et parvenir à s’en libérer.
L’intrigue m’a fait prendre conscience de deux leçons qui restent finalement applicables en dehors du cadre d’un roman à suspense :
- La nécessité de se parler – La famille Harcourt, confrontée à des phénomènes paranormaux, n’a pas pour premier réflexe le dialogue. Chacun fait des constats de son côté mais n’ose pas en parler aux autres, par peur peut-être d’être jugé… et il est possible (sans être certain !) que cela modifie un peu le déroulement de l’histoire !
- Le poids des contingences matérielles – Qu’est-ce qui retient cette famille de claquer la porte de la maison alors que tout semble indiquer qu’ils n’y sont pas les bienvenus ? L’argent, le fait d’avoir investi toutes leurs économies dans ce bâtiment à rénover et la croyance qu’il n’existe pas de porte de sortie. C’est aussi ce que se disent beaucoup de gens qui sont malheureux comme les pierres dans leur travail mais n’osent pas essayer d’en changer à cause de cette quête de stabilité matérielle qui nous habite. Voilà qui fait réfléchir !
J’ai trouvé le roman de Peter James divertissant, j’avais déjà passé un bon moment avec le livre Des enfants trop parfaits. Cependant, il reste à mes yeux un peu banal, reprenant de bonnes vieilles recettes d’histoires de fantômes qui ont toujours leur charme mais manquent d’originalité. La Maison Des Oubliés se prête parfaitement à un moment de détente mais je ne la classerais pas parmi mes grands souvenirs littéraires.
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