La vie est un long fleuve tranquille – Résumé
Sous le coup de la colère, Josette, infirmière, échange un jour deux bébés à la maternité. Ils appartiennent à deux familles que tout sépare. Les Le Quesnoy sont fortunés, le chef de famille étant le directeur de l’EDF ; les Groseille sont très pauvres et vivent entassés dans un petit appartement dont ils ne parviennent plus à régler les factures d’électricité.
Pendant 12 ans, cet échange de bébés reste ignoré de tous et chaque enfant grandit dans la famille qui est devenue la sienne… jusqu’à ce que Josette, poussée à bout par un événement personnel, décide de révéler la vérité sur l’identité des deux enfants.
Imaginez le choc des Le Quesnoy lorsqu’ils apprennent que leur fils biologique a grandi parmi la vulgarité et l’absence totale de culture des Groseille… Quant aux Groseille, en apprenant que leur fille a été élevée par ces gens richissimes, ils entrevoient la perspective de gains bien juteux. Le choc des milieux promet d’être violent !
Réalisateur – Étienne Chatiliez.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★★☆
La vie est un long fleuve tranquille – Critique
C’est une comédie qui joue sur une opposition assez traditionnelle entre une famille riche et une famille pauvre. Disons-le tout de suite : tout comme dans le film Neuilly sa mère, il ne s’agit pas de dresser un portrait sociologique juste de chaque milieu social mais plutôt de pousser le cliché jusqu’à la caricature pour faire rire.
Ainsi, les Le Quesnoy sont-ils l’incarnation même de la société bien pensante. Catholiques très pratiquants, ils se vouvoient tous et fréquentent assidûment l’église voisine à la grande joie du Père Auberger (Patrick Bouchitey). Ils sont impliqués dans toutes les activités de la paroisse, les enfants sont scolarisés dans une école privée et sont habillés avec une certaine austérité.
Ils vivent dans l’opulence, avec une maison splendide à la décoration un peu datée, du personnel – Marie-Thérèse (Catherine Jacob), la gouvernante, serviable et simple d’esprit – et des activités à ne plus savoir qu’en faire.
La famille Groseille, à l’inverse, s’entasse dans un HLM en piteux état. Les enfants n’hésitent pas à faire l’école buissonnière, l’un a fait de la prison et ils ne reçoivent aucune éducation. Vulgarité et stupidité sont à l’honneur !
Alors forcément, imaginez les péripéties quand le destin met face-à-face ces deux familles avec une révélation renversante ! Le garçon élevé par les Groseille n’est pas leur fils biologique… et la fille élevée par les Le Quesnoy n’est pas non plus leur enfant légitime. La confrontation est forcément désopilante et surprenante !
C’est un film qui soulève aussi plein de débats de fond. Comme c’est une comédie, on a tendance à s’arrêter à ce qui nous fait rire mais dans La vie est un long fleuve tranquille, on a aussi l’occasion de réfléchir au poids des acquis et à l’impact de l’environnement familial sur un enfant.
On peut aussi s’interroger sur le lien entre argent et épanouissement. En effet, même si les Groseille vivent dans un certain dénuement, ils sont soudés et partagent beaucoup de bons moments ensemble là où les enfants Le Quesnoy n’ont pas l’air particulièrement heureux.
Ils croulent sous les activités à tout instant – le piano, les cours d’anglais, des activités paroissiales, le bateau, etc. – et on ne voit pas chez eux beaucoup de jouets qui laisseraient entendre qu’ils ont encore la place d’être des enfants.
C’est d’ailleurs quelque chose que j’ai déjà vu chez des familles très aisées « dans la vraie vie » : les enfants sont tellement absorbés par de multiples activités, de l’équitation à la musique, qu’ils ont un planning de ministre qui les épuise.
Je n’ai pas pu empêcher aussi de remarquer que la caricature des pauvres est bien plus blessante que celle des riches. Les Le Quesnoy sont certes des bigots un peu méprisants et austères mais ça s’arrête là… alors que les Groseille cumulent tous les vices : ils sont vulgaires, les filles de la famille se comportent comme des traînées qui offrent leur corps à n’importe qui, ils sont malhonnêtes, stupides, sales, mal éduqués…
Sur le moment, ce déséquilibre ne m’a pas frappée mais après réflexion, je trouve ça un peu simpliste d’associer le dénuement matériel à tous ces maux… Mais c’est sans doute mon côté trop sérieux qui parle ;)
Il n’en demeure pas moins que ça reste un film divertissant, où Benoît Magimel – pré-ado à l’époque du tournage – est à croquer dans le rôle du petit Maurice (le fils Le Quesnoy élevé chez les Groseille), bourré d’innocence et d’espièglerie. Certaines scènes du film restent mythiques (« Ne jurez pas, Marie-Thérèse ! », « Oh la saaalope ! », « Jésus reviens, Jésus re-viens… »).
Si vous ne connaissez pas, c’est un film à ne pas rater ! Pour moi qui découvre le cinéma, ça fait partie de ces films que je vois pour la première fois en me disant « Haaaan, mais cette citation ultra-connue vient donc de lààààà ! » C’est dire s’il fait partie de la culture populaire :)
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