Une vie entre deux océans, le très beau roman de M.L. Stedman


Une vie entre deux océans – Résumé

De retour de la Première Guerre Mondiale où il s’est vaillamment battu, Tom Sherbourne devient gardien de phare sur la petite île de Janus, au large des côtes australiennes, et épouse rapidement Isabel, une fille du pays.

Les conditions hostiles de la vie près d’un phare n’affectent en rien le moral du jeune couple, qui s’épanouit dans cette existence simple. Isabel n’a qu’un rêve, un rêve simple et si difficile à la fois : avoir un enfant. Hélas, les fausses couches se multiplient… jusqu’au jour où, alors qu’elle vient à nouveau de perdre un bébé, des pleurs d’enfant attirent son attention.

Comment un nouveau-né a-t-il pu échouer sur les côtes isolées et sauvages de Janus ? Faut-il signaler cet enfant aux autorités ou l’élever comme si c’était le leur, lui donnant la place de l’enfant mort qu’Isabel pleure tant ? Tom et sa femme se retrouvent confrontés à une décision qui déterminera non seulement leur propre vie de famille mais aussi celle du petit être. Une décision qui met à l’épreuve leurs émotions autant que leur morale…


Auteur.
Taille du livre456 pages.
Note – ★★★★☆

Une vie entre deux océans, M.L. Stedman

Une vie entre deux océans – Avis sur le livre

Une vie entre deux océans est un roman sensible, humain, qui fait la part belle à des émotions profondes et prend le temps de raconter…

L’histoire se déroule dans les années 20, en Australie. Tom Sherbourne est revenu de la guerre avec ses deux bras et ses deux jambes, une chance que beaucoup n’ont pas connue. Il est temps de commencer une autre vie, dans laquelle il n’est plus tout à fait le même sans pour autant être si différent… M.L. Stedman pose ses personnages avec une plume fine et précise.

« Une fois installé, Tom eut tout le temps de repenser à la guerre. Aux visages, aux voix des copains qui ne l’avaient pas abandonné, qui lui avaient sauvé la vie d’une manière ou d’une autre ; ceux dont il avait recueilli les dernières paroles, ceux qui avaient marmonné des sons incompréhensibles, auxquels il avait répondu d’un signe de tête.

Tom n’est pas un de ces hommes dont les jambes ne tenaient plus que par des écheveaux de tendons (…). Mais il est malgré tout très marqué, puisqu’il doit vivre dans la même peau que l’homme qui a fait toutes ces choses qui ont dû être faites là-bas. Il porte en lui cette ombre différente, projetée vers l’intérieur ».

Tom hérite d’un poste particulier : celui de gardien de phare. Un poste où la responsabilité est lourde et la solitude grande, sur l’île de Janus, battue par les vents et les vagues. Ces dernières années, beaucoup de livres évoquent la mer (comme Le Grand Marin de Catherine Poulain), la solitude, les phares (comme La mémoire des embruns de Karen Viggers). Des univers qui font la part belle à l’authenticité, à la rudesse des éléments qui se déchaînent et à l’isolement si propice à la réflexion sur soi-même.

Évoquant le phare de Janus, M.L. Stedman a cette jolie phrase : « c’est son isolement lui-même qui sauve tout le continent de l’isolement ».

Tom, notre gardien de phare, rencontre vite une jeune femme, Isabel, qui nourrit un profond désir d’enfant. Hélas, dans les années 20 plus qu’aujourd’hui, la vie et la mort sont souvent entrelacées : les fausses couches sont légion et Isabel en fait l’amère expérience. Jusqu’au jour où elle perd un bébé à un stade avancé de la grossesse.

Aveuglée par le chagrin, Isabel se recueille sur la tombe de ce petit être qui ne grandira pas lorsqu’elle croit entendre des pleurs de bébé. La coïncidence est troublante, presque impossible : un petit bateau s’est échoué sur Janus… avec un nouveau-né. A l’instant où une vie s’est éteinte, une autre apparaît. Comment ne pas y lire un présage, un signe du destin ?

Isabel et Tom vont alors devoir faire un choix : faut-il signaler l’arrivée de cet enfant venu de nulle part pour essayer de retrouver sa famille ? Faut-il au contraire interpréter son arrivée comme un signe du destin, un envoyé du ciel pour remplacer leur bébé mort ?

On plonge dans de très belles descriptions de la vie près du phare, au rythme des contacts occasionnels avec le continent à travers un bateau de liaison, unique fil tendu avec la côte. Un huis clos où se jouent des questions de morale mais aussi d’amour.

Les vérités finissent souvent par éclater ; elles sont parfois violentes, parfois fortes, parfois bouleversantes… et sous la belle plume de M.L. Stedman, les personnages prennent vie dans leur complexité.

Un premier roman réussi !


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